Les prairies façonnent les paysages de Suisse. Peu d’autres pays possèdent autant de types de prairie dans un si petit espace. En outre, les prairies maigres exploitées de manière extensive peuvent abriter plus de 60 espèces de plantes sur quelques mètres carrés. Elles appartiennent ainsi aux habitats les plus riches en espèces végétales au monde.
Les prairies n’ont pas seulement une grande importance pour la biodiversité, mais aussi pour l’Homme. En effet, avec leur magnifique floraison, les prairies riches en espèces nous aident à nous ressourcer, inspirent les peintres et font partie des paysages de grande valeur touristique. Les aspects liés à leur exploitation font en outre partie du patrimoine culturel de la Suisse. Par ailleurs, elles fournissent du fourrage et de la litière, leur diversité végétale est la base pour du fromage de caractère et du miel de qualité, et elles forment un grand réservoir de diversité génétique qui est ainsi disponible pour la sélection végétale. Elles offrent un habitat aux insectes qui pollinisent non seulement les plantes sauvages, mais aussi les cultures voisines. Avec leur système racinaire, les prairies protègent les pentes raides de l'érosion, et, par conséquent, la population des risques naturels. Le sol, où s'entrelacent étroitement les racines, et les organismes y vivant purifient l’eau et nous permettent de bénéficier d’eau potable.
Ainsi, les prairies riches en espèces sont le produit et le mérite de tous ceux qui les exploitent avec soin et prévoyance. L'importance des prairies extensives pour la nature, le paysage et la culture est souvent sous-estimée et le travail agricole qu’elles engendrent est pris pour acquis. Mais seule une utilisation précautionneuse et adaptée au site garantit la conservation de ces prairies et de leur biodiversité. Les exploitants de ces prairies extensives apportent ainsi une contribution significative à la qualité et à la diversité de notre environnement, ainsi qu’à la préservation et à la promotion des valeurs naturelles et culturelles.
Photo: ETH Zürich, E-pics, Albert Krebs
